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Alfred Durand-Claye

Ingénieur, inspecteur général des ponts et chaussées, Alfred Durand-Claye consacre toute sa carrière au problème de l’assainissement des villes. Défenseur enthousiaste de l’épuration agricole des eaux d’égouts au côté de mille, il joue un rôle crucial pour convaincre les élus et l’opinion publique des bienfaits de l’épandage.

Il décide très jeune de se consacrer à l’assainissement des villes. Sorti major de l’École polytechnique en 1861 et de l’École nationale des ponts et chaussées en 1863, il choisit de rejoindre Mille au sein du tout nouveau service d’Études et de Travaux des eaux d’égouts et d’assainissement de la Seine. Ils expérimentent l’épuration des eaux par épandage. Cette technique, déjà utilisée dans la Rome antique, présente, pour ses défenseurs le double intérêt de tirer parti du pouvoir fertilisant des eaux usées et de remédier à la pollution du fleuve, les eaux épandues étant épurées naturellement par filtration du sol.

L’ÉPANDAGE AGRICOLE DES EAUX FAIT DÉBAT

Les expériences concluantes menées sur un terrain d’essai à Clichy, puis dans la plaine de Gennevilliers conduisent Durand-Claye et Mille à proposer l’épandage comme solution pour l’épuration de l’ensemble des vidanges et eaux usées de Paris. Ils font face à de violentes oppositions, en particulier de la part de médecins et biologistes dont Pasteur, alertés par le risque d’infection des zones d’épandage, ainsi que de la part des vidangeurs (ou maîtres "Fifi ") et des fabricants d’engrais, menacés dans leurs activités de curage des fosses parisiennes et de transformation de leur contenu. À l’inverse, cultivateurs et élus sont sensibles à la quantité et la qualité des légumes arrosés à l’eau des égouts, particulièrement après la guerre franco-prussienne en 1870. En effet, le siège de Paris aura mis cruellement en évidence le manque de ressources de la capitale.

UN SERVICE À SES MESURES

En 1882 Durand-Claye est nommé inspecteur général des Ponts et Chaussées. Afin de conserver ses services, la Ville de Paris crée sur mesure un service d’Assainissement de la Seine et des irrigations à l’eau d’égouts et lui en confie la direction. Professeur d’hydraulique aux Ponts et Chaussées, membre actif de nombreuses commissions et colloques internationaux, il finit sa carrière à la tête de la division Assainissement au sein de la direction des Eaux et de l’Assainissement de Paris en 1887, avant d’être emporté prématurément par la maladie un an plus tard. Le Congrès international d’hygiène et de démographie vote en août 1888 l’érection d’un monument à sa mémoire à l’entrée du parc agricole de Gennevilliers.

FOCUS

DE LA PÉDAGOGIE POUR FÉDÉRER

Afin de convaincre les parlementaires et les gens du peuple, il organise des visites dans le Jardin modèle d’Asnières à Gennevilliers. Après avoir admiré les rangées de légumes, les visiteurs sont invités à boire de l’eau filtrée et récupérée par des drains en profondeur. Napoléon III lui-même serait reparti avec quantité de légumes pour sa propre table… 

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