Alexandre Parent-Duchâtelet

Parent-Duchâtelet naît dans une famille issue de la noblesse de robe. En 1792, les mesures prises après la Révolution contraignent sa famille à quitter Paris pour se réfugier au Châtelet, près de Montargis. Parent-Duchâtelet est reçu docteur en 1814 et ses premiers travaux portent sur l’inflammation de l’arachnoïde (forme de méningite). Sa rencontre en 1821 avec le docteur Hallé, promoteur de l’enseignement de l’hygiène en France, donne une nouvelle orientation à sa carrière.

PRIORITÉ À L’HYGIÈNE PUBLIQUE

Qu’il s’agisse de chercher les causes du décès des matelots sur un navire transportant de la poudrette, d’étudier le problème de pollution de la Bièvre ou le risque d’asphyxie dans les égouts, Parent-Duchâtelet révolutionne la méthode expérimentale : il ne néglige aucun détail lors de ses enquêtes, allant lui-même visiter les lieux, descendant dans les égouts, observant les conditions de travail et l’état de santé de chaque ouvrier. Les conclusions de ses rapports contribuent à faire avancer à grands pas la problématique sanitaire.
En 1836, il publie De la prostitution dans la ville de Paris, un ouvrage remarquable sur l’hygiène publique à l’époque, également considéré comme l’une des premières enquêtes sociologiques.
Afin de se consacrer entièrement à ses recherches, il abandonne la pratique de la médecine, à l’exception des soins prodigués aux nécessiteux à l’hôpital de la Pitié.
Atteint d’une méningite doublée d’une pneumonie, il décède en 1836, à l’âge de 45 ans. Dans sa "Notice historique sur AJB Parent-Duchâtelet" (Annales d’hygiène publique et de médecine légale, 1836, série 1, n° 16, p. 5-14), François Leuret lui rendra hommage : "Il lui fallait des chiffres, et des chiffres exacts, recueillis un à un, et pouvant se servir mutuellement de contrôle. Rien n’égalait la sévérité de sa méthode. Rechercher la vérité, était pour lui une seconde religion."